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tipou a écrit:

L’organisateur du tournoi de Marseille veut assurer la continuité du circuit: “Quand les gros maigrissent, les maigres meurent”
Carole Bouchard
Publié le jeudi 12 mars 2020 à 10h25 - Mis à jour le jeudi 12 mars 2020 à 10h52
https://www.dhnet.be/sports/tennis/l-organisateur-du-tournoi-de-marseille-veut-assurer-la-continuite-du-circuit-quand-les-gros-maigrissent-les-maigres-meurent-5e694485d8ad582f31660dc0

L’organisateur des tournois de Marseille et Lyon, Jean-François Caujolle, veut que la continuité du circuit soit assurée.
L’organisateur de l’Open 13 à Marseille, joué en février, et du tournoi de Lyon qui doit se produire du 16 au 23 mai juste avant Roland-Garros, est favorable au huis clos à tout prix au lieu de l’annulation des tournois à venir. Il nous a expliqué pourquoi ainsi que les conséquences de la situation autour du Covid-19 sur l’économie du circuit.

Vous nous confirmez que pour le moment, le tournoi de Lyon est maintenu, même à huis clos ?
"Oui, pour l’instant je reste là-dessus. Après, ce sera une décision administrative. Mais ma position est qu’il faut que le sport continue. Les joueurs ont un calendrier à tenir. Pour moi, en tant qu’organisateur, c’est préjudiciable de faire du huis clos mais la logique sportive doit l’emporter. Pour l’instant on ne connaît pas l’évolution de la situation. Roland-Garros c’est fin mai, donc on a encore le temps de voir… C’est pour ça que je pense que le circuit doit continuer."

Avez-vous été surpris de la décision prise par Indian Wells d’annuler son tournoi ?
"Oui, très surpris ! Même si c’est dans une vallée où il y a beaucoup de milliardaires retraités donc peut-être des gens plus susceptibles d’avoir des complications, mais il n’y avait qu’un cas. Et à côté de ça, à Los Angeles on laissait jouer les Lakers contre les Clippers devant 19 500 personnes. Il y a une décision sanitaire mais peut-être aussi un peu démagogique et c’est dommageable car les sportifs étaient là. On aurait pu trouver des solutions. Je comprends la nécessité de stopper l’expansion du virus aussi vite que possible mais la vie doit continuer."

Qui vous informe de l’évolution de la situation ?
"Mon organisme, c’est l’ATP d’abord : on reçoit un rapport tous les soirs. Mais ce rapport suit des directives administratives or l’ATP c’est planétaire et les directives sont différentes selon les pays. C’est donc un peu compliqué. Il faut mettre en avant la santé avant tout et ensuite l’intérêt du circuit et des joueurs : pour les organisateurs, ça fait partie des aléas. Le business sera meilleur une autre fois, même si en disant ça, je vais me faire houspiller par certains promoteurs et organisateurs. La situation est là, alors soyons le plus logique possible."

Quel est l’impact financier d’une annulation ou d’un huis clos ?
"Par exemple pour moi à Marseille, avec un stade de plus de 5 000 personnes : à une semaine près j’aurais dû annuler. Cela voulait dire trois sociétés qui déposaient le bilan, 60 personnes au chômage, c’était catastrophique. Et idem pour les sociétés qui travaillent avec nous et ne vivent presque essentiellement que de ça. Le huis clos aurait moins d’impact, on aurait une perte de dizaines de milliers d’euros, pas de millions."

Si on devait tout annuler pendant des semaines ou des mois, pourrait-on voir tout le circuit s’écrouler ?
"Les joueurs souffriront, pas les meilleurs qui ont des réserves, mais un 30e ou un 40e mondial qui a en plus tout un staff à payer… Ils vont mettre au chômage économique beaucoup de personnes. Mais le circuit ATP est solide, et puis l’ATP est une association et donc ne met pas l’argent dans les tournois, ça, ce sont les organisateurs. Monte-Carlo, Barcelone, Madrid et Rome peuvent s’en relever. Roland-Garros aura une année difficile mais il n’y a pas de problème pour son avenir. Même s’il y avait quatre mois de huis clos, le circuit survivrait car n’est pas une entreprise précaire. Maintenant, quand les gros maigrissent, les maigres meurent…"

Quelles sont les réactions des sponsors ?
"Ceux qui souffrent, ce sont les fournisseurs. Les sponsors, eux, reportent leurs partenariats. J’ai une agence d’hospitalité, associé avec Jo-Wilfried Tsonga, qui est agence officielle de Roland-Garros : 90 % de notre chiffre est fait sur Roland-Garros alors si c’est annulé, il y aura préjudice, et les quatre employés seront au chômage. Il y a beaucoup de questions qui nous sont posées par nos partenaires sur Lyon mais pour le moment c’est au jour le jour donc nous n’avons pas de réponses. Il y a une prise de conscience planétaire, il faut éradiquer ce virus pour que la vie reprenne normalement, et nous, on doit jouer notre rôle : il faut que le circuit continue. La meilleure réponse à donner pour nous promoteurs est d’assurer la continuité du circuit."

Et si même le huis clos s’avérait impossible ?
"Dans le cadre de l’annulation pure et simple, nos deux structures pour les tournois travaillent aussi sur d’autres choses donc on n’a pas de masse salariale qui serait directement impactée. On va peut-être perdre 30 000 euros, mais sur deux sociétés ça se gère sans problème. Après ce sont nos prestataires qui vont souffrir, d’autant plus que pour eux en ce moment c’est toutes les semaines que ça s’annule."

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