pourquoi Nadal va continuer à régner sur la planète tennis
http://www.lexpress.fr/actualite/sport/tennis/roland-garros-pourquoi-nadal-va-continuer-a-regner-sur-la-planete-tennis_1916501.htmlEn remportant Roland-Garros, l'Espagnol Rafael Nadal redevient un candidat sérieux à la place de numéro un mondial.
REUTERS/Christian Hartmann
Qu'on se le dise,
Rafael Nadal reste le maître incontesté de la Porte d'Auteuil et de la terre battue. Après trois ans de disette en Grand Chelem, l'Espagnol a remporté dimanche son dixième
Roland-Garros en dominant en finale le Suisse
Stan Wawrinka en trois sets (6-2, 6-3, 6-1). Une victoire qui récompense sa quinzaine exceptionnelle et qui lui permet de passer à la deuxième place du classement ATP derrière le Britannique
Andy Murray.
A REVIVRE >> Roland-Garros: Nadal balaye Wawrinka en trois sets en finale et réalise la "decima" De retour à son meilleur niveau, le gaucher de Manacor peut maintenant se tourner avec sérénité vers
Wimbledon et se fixer comme objectif de retrouver sa place de numéro 1 mondial dans les prochains mois. S'il vient récemment de fêter ses 31 ans, Nadal semble capable de régner encore très longtemps sur la planète tennis. Voici pourquoi.
Parce qu'il est débarrassé de ses pépins physiques
Depuis son éclosion sur le circuit professionnel en 2003,
Nadal a rarement été épargné par les blessures. Il a connu des tendinites aux genoux, des fractures aux pieds, des gênes à l'épaule et plus récemment, en 2016, une douleur tenace au poignet gauche qui l'avait contraint à
déclarer forfait en plein Roland-Garros et à mettre prématurément un terme à sa saison. Pour beaucoup, le corps de Nadal était alors définitivement en train de le lâcher et de le pousser vers la retraite.
Rafael Nadal, ici le 7 juin 2017 à Roland-Garros, a retrouvé la puissance de ses coups depuis le début de l'année.
afp.com/CHRISTOPHE SIMON
Mais comme à son habitude, le Majorquin s'est battu pour revenir encore plus fort et il a réussi son pari. Certes, il ne couvre plus la largeur du court avec la même efficacité qu'il le faisait en 2005 lorsque le public de la Porte d'Auteuil l'avait découvert pour la première fois avec son débardeur et son bandana. Mais il a bien retrouvé son coffre physique et son fameux coup droit lasso, qui a fait tant de mal au jeune prodige autrichien
Dominic Thiem en demi-finale. Ses blessures derrière lui, Nadal pourrait bien de nouveau être intouchable.
Parce qu'il a retrouvé sa confiance
Nadal l'a régulièrement répété durant
Roland-Garros, il a emmagasiné beaucoup de confiance en enchaînant les victoires sans forcer son talent. "Mon niveau de jeu est bon et je gagne avec une certaine marge. J'ai l'impression de bien faire les choses et d'être sur la bonne voie", confiait-il notamment après son succès contre son compatriote Roberto Bautista-Agut en 8es de finale. Un discours qui tranche avec celui qui était le sien il y a à peine quelques mois en arrière.
LIRE AUSSI >> Roland-Garros: de Nadal à Monfils, les joueurs vus par les ramasseurs de balles "J'ai besoin de travailler, de retrouver de la confiance, de m'entraîner et de jouer", expliquait-il en octobre, fébrile après une défaite peu rassurante lors de son entrée en lice au tournoi de Shanghai contre Victor Troicki. Depuis,
Nadal a retrouvé son mental d'acier en atteignant la finale à
l'Open d'Australie et en triomphant à Monte-Carlo, Barcelone, Madrid et Roland-Garros. Reboosté par ses excellents résultats, Nadal est celui qui attaque la saison sur gazon avec le plus de certitudes. Un bon parcours sur le gazon londonien, où il n'a plus gagné en finale depuis 2011, lui permettrait d'envoyer un nouveau signal fort à ses rivaux. Mais sur cette surface, prisée des grands serveurs, les cartes sont légèrement rebattues.
Parce que la concurrence est mal en point
Roland-Garros a permis de se faire une idée précise de l'état de forme des principaux cadors du circuit. Parmi eux, Nadal est clairement celui qui a fait la meilleure impression. Au-delà de son résultat en finale, il a montré que son niveau de jeu était d'une toute autre qualité que celui affiché par ses rivaux et il n'y a aucune raison pour qu'il ne conserve pas cette longueur d'avance dans les prochains mois, y compris sur gazon ou sur dur. Même
Wawrinka, qui a proposé du très bon tennis durant la quinzaine, reste pour l'heure un ton en dessous de l'Espagnol.
Nadal est actuellement au-dessus de ses principaux rivaux que sont Murray, Wawrinka ou Djokovic.
REUTERS/Gonzalo Fuentes
Tout comme Murray, capable de sortir sans trembler
Del Potro mais également de se faire peur au deuxième tour contre Klizan. Éteint par Wawrinka en demi-finale, il a perdu 8 des 9 derniers matchs qu'il a disputés en Grand Chelem contre des membres du Top 5. Derrière, le cas Djokovic est bien plus inquiétant. Balayé par Thiem en quart, le Serbe est en plein doute et sa collaboration avec
Andre Agassi ne l'a pas aidé à en sortir. Il n'a remporté que deux tournois, Toronto et Doha, depuis son titre en 2016. Alors que la relève (
Thiem,
Zverev,
Kyrgios) semble encore un peu tendre. Reste un candidat sérieux, Roger Federer, auteur d'un excellent début de saison. Soucieux d'économiser ses jambes (et son dos) de 35 ans, le Suisse sera de retour à Wimbledon pour gagner un 19e titre du Grand Chelem. Avec quelques solides arguments.
Parce qu'il s'est entouré de Carlos Moya
Pour retrouver le sommet de la hiérarchie mondiale et ne plus y bouger, Nadal sait qu'il peut compter sur l'appui de Carlos Moya, qui a rejoint son staff en décembre 2016. Hasard ou coïncidence, c'est depuis cette date que le gaucher enchaîne à nouveau les prestations de haut vol. Vainqueur de
Roland-Garros en 1998, Moya n'a évidemment pas tout bousculé dans l'entraînement de Nadal ou sa façon d'aborder ses matchs, mais il l'a aidé à retrouver l'âme de son jeu et son agressivité.
LIRE AUSSI >> Roland-Garros: pourquoi le panama est la véritable star du tournoi "L'idée, c'est de recaler les basiques, retrouver cette vitesse de balle avec la marge de sécurité qu'il avait avant", expliquait en janvier à
L'Équipe celui qui devrait assurer la succession de
Toni Nadal, qui cessera d'entraîner son neveu en 2018 pour se focaliser sur l'académie de tennis familiale aux Baléares.
"J'ai pleinement confiance en Carlos, il a pleinement confiance en moi. Nos relations sont bonnes depuis très longtemps. Nous avons changé quelques petites choses ici et là, il m'aide considérablement", confiait Nadal pendant Roland-Garros. Avec Moya, il a peut-être trouvé la personne idéale pour lui faire passer un nouveau cap. Même à 31 ans.